Recenser les poilus de la commune

Nous avons eu l’occasion d’évoquer un trio d’acteurs locaux extrêmement actifs au service du patrimoine et de l’histoire : Denis, Guy et Joël.
Depuis 2014, et même avant, ils se sont lancés dans un énorme travail de compilation pour recenser l’ensemble des poilus qui ont participé à la Grande Guerre. Ils en comptent, à ce jour, autour de 800, Barbentanais de naissance ou d’adoption. Ce travail doit aboutir à un dictionnaire en ligne, sous forme de pages HTML et de notices au format pdf.
En parallèle, a été élaborée la maquette de ce qui pouvait devenir un album, cette fois sur les 111 poilus morts lors de la guerre ou à sa suite immédiate. Restait un problème : comment faire de ce travail un objet matériel, en particulier, comment financer l’impression de l’ouvrage ?

Les sources consultées

Joël est un généalogiste virtuose qui a épluché tous les registres paroissiaux et d’état civil de Barbentane. Comme les ressources communales n’ont pas suffi à l’assouvir, il continue maintenant sur les communes voisines.

Guy a, bien entendu, épluché les monuments de la commune : monument aux morts, nécrologe de l’église, panneaux des médaillons de la mairie (voir couverture du livre) et, bien sûr, les archives municipales. Il a aussi passé beaucoup d’heures sur internet à consulter Grand Mémorial, Mémoire des hommes, les sites de services d’archives départementales (il m’a dit trouver ceux du Gard et de Vaucluse particulièrement ergonomiques) pour les registres matricules et les Archives nationales, pour Les livres d’or des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale. Il a aussi utilisé une publication non éditée, Voix d’outre-tombe par Pierre Ginoux qui concerne la commune limitrophe de Rognonas. De même, Denis et Guy ont épluché le bulletin paroissial L’Écho de Barbentane en Provence, accessible en ligne sur le site de Guy.

Pourquoi publier cet album ?

Tous ces poilus sont morts pendant la Grande Guerre et parfois après, mais directement des suites de la guerre. Le plus jeune avait 19 ans ; le plus âgé, ancien militaire de carrière qui a volontairement repris du service en 1914, 72 ans !

L’album est certes de nature documentaire, où l’on peut piocher pour retrouver des éléments biographiques sur tel ou tel poilu apparenté ou d’une famille amie. Mais il se lit aussi comme un livre d’histoire, un récit de fragments de vies trop tôt interrompues. Ainsi, Louis Jean Joseph Joubert, né en 1885, exempté en 1907 puis en 1914 pour faiblesse musculaire, mais finalement rappelé en 1915 et porté disparu le 7 août 1916. Ainsi Louis Courdon, excellent cavalier, qui s’est illustré en 1915 en donnant à boire à un Allemand blessé, fut lui-même blessé en 1916, puis tué le 18 novembre 1917, à l’âge de 24 ans. La liste est longue et cette lecture nous replonge dans cette page d’histoire et, plus, nous fait revivre ces tragédies presque de l’intérieur.

Double page du poilu barbentanais Louis Courdon

Double page du poilu barbentanais Louis Courdon

Tous ces poilus méritaient cet hommage et cela a été pour nous, auteurs, contributeurs et éditeur, comme un devoir impérieux de le manifester de manière concrète.

L’ouvrage

Format 21 × 29,7 cm, 240 pages, en couleur.

Il comporte quatre parties principales.

  • La plus importante, une double page pour chacun des poilus :
    • Un extrait de l’arbre généalogique du soldat – les ascendants sur trois générations
    • Une notice biographique réalisée par Guy
  • Une liste des poilus classée par dates de décès
  • Une autre en fonction des grands champs de batailles où ils ont été tués, dont les Balkans (le front d’Orient)
  • Une présentation du monument aux morts et du nécrologe de l’église.

Couverture de l'album Poilus barbentanais morts lors de la Grande Guerre

Couverture de l’album Poilus barbentanais morts lors de la Grande Guerre

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