Les textes précédemment publiés sur ce blog rendaient principalement compte d’une partie du travail de veille d’Anaphore.
Mais, l’activité d’Anaphore ne se limite pas à la veille. Des chantiers, nombreux et importants, sont conduits, les uns déjà terminés, d’autres en cours. Ces chantiers ne sont pas, bien entendu, sans rapport avec ce travail de veille et les liens entre les différentes composantes de notre activité devraient progressivement apparaitre clairement.
Ce blog doit aussi rendre compte de nos travaux. Ce premier texte va en faire une présentation globale et partielle. Par la suite, nous aurons l’occasion de présenter plus en détail ces différents chantiers.
Des évolutions nécessaires
Arkhéïa et Anaphore sont au service des archivistes et des archives depuis plus de deux décennies. Le temps d’accumuler des expériences et de voir des contextes évoluer. Contexte technique, contexte administratif, contexte concurrentiel… qu’il faut prendre en compte. Mais, Anaphore n’entend pas se contenter de s’adapter à ces changements, elle tient également à anticiper des évolutions encore plus fondamentales dont vont bénéficier les métiers d’accès à l’information. Et c’est à cet égard, en particulier, que le travail de veille est essentiel.
Des évolutions dans plusieurs directions
Nous travaillons sur l’interface et l’ergonomie d’Arkhéïa, en particulier le module Thésaurus et les modules de gestion.
De nombreux travaux sont en cours concernant les descriptions de documents d’archives. Anaphore a consacré de nombreuses années à offrir la possibilité de saisir tous types d’instruments de recherche sur tous types de documents, sans pour autant négliger les possibilités de restitution de ces instruments de recherche. Les travaux plus récents portent particulièrement sur ces possibilités de restitution.
L’interface d’Arkhéïa
Anaphore a fait appel à une agence spécialisée dans le graphisme et l’ergonomie (La Souris verte) afin de mettre au point une nouvelle interface pour Arkhéïa. Il s’agissait de disposer d’une présentation plus agréable, plus moderne, mais aussi plus ergonomique, plus intuitive.
L’agence a proposé une architecture plus fonctionnelle des fenêtres, des menus et boutons ; des icônes ont été spécifiquement dessinées.
C’est donc un travail de refonte qui a été entrepris, un chantier de longue haleine. Actuellement, les petits modules Accueil, Paramétrage et Acteurs sont fonctionnels. Le module Récolement est en phase d’achèvement et le module Thésaurus est bien avancé.
Le module Récolement déconnecté, qui a été utilisé et très apprécié par les archives départementales du Gard à l’occasion de leur déménagement, a également été refondu depuis.
Ci-dessous, un exemple de la nouvelle interface avec le module Thésaurus.
La restitution des instruments de recherche
Les instruments de recherche sont parmi les productions à plus grande valeur ajoutée des archivistes qui leur consacrent beaucoup de leurs compétences, de leur temps et de leur énergie. Il est essentiel que les résultats soient lisibles, compréhensibles et, autant que possible, agréables !
Anaphore attache une grande importance à la qualité des instruments de recherche. Il ne faut pas, ce qui est malheureusement souvent le cas, qu’informatisation rime avec appauvrissement. Car la mise en ligne d’instruments de recherche électroniques présente souvent des limites : la navigation peut être laborieuse, on a difficilement une vue et une compréhension globales du fonds… ; et, pour autant, les performances et l’ergonomie des recherches ne sont pas optimisées.
A. Des possibilités d’impression de grande qualité
Nous avons déjà présenté ici les possibilités de génération de fichiers directement imprimables. Disponible depuis la fin de l’année 2013, cette fonction a été largement adoptée, et parfois avec un certain enthousiasme.
B. Une nouvelle page HTML
Tous les instruments de recherche ne peuvent pas être imprimés, ni même ne méritent de l’être. Internet est indubitablement aujourd’hui un moyen de diffusion privilégié.
Notre objectif était donc de permettre la consultation en ligne de véritables instruments de recherche. En 2011, Anaphore avait déjà produit un export HTML de qualité avec l’aide d’une agence web (Glanum). En 2014, un nouveau chantier a été lancé pour une nouvelle présentation des instruments de recherche. La feuille de route étant, en particulier, la suivante :
- Permettre l’affichage à l’écran de l’ensemble d’un instrument de recherche (et pas seulement d’une petite partie à la fois) afin de pouvoir le faire défiler.
- Obtenir une présentation lisible, agréable, adaptée à l’écran et moderne.
- Réduire considérablement le poids de la page, malgré les contraintes ci-dessus afin d’offrir des temps de chargement courts.
- Adapter automatiquement l’affichage à tout type d’appareil, dont les tablettes et même les smartphones (on dit web adaptatif ou responsive web design).
- Optimiser le référencement des informations contenues dans les instruments de recherche.
La recherche dans les instruments de recherche
Nous avons eu l’occasion de présenter, dans ce blog, les principales caractéristiques des moteurs de recherche de troisième génération conçus pour les bibliothèques. Ces caractéristiques sont également très intéressantes pour les instruments de recherche archivistiques. Toutefois, leur adaptation ne va pas de soi et nécessite une très bonne connaissance des problématiques, une réflexion approfondie et une stratégie fine, compte tenu de la grande complexité de cette question (description et indexation à niveaux avec gestion de l’héritage, variabilité des métadonnées descriptives versus la régularité pour les bibliothèques…).
Anaphore n’avait pas pris directement en charge le développement de logiciels de recherche et de navigation, mais est à l’origine des premières réalisations pour les archives (ActionArchives et Pleade).
Le moteur Bach, aujourd’hui opérationnel, bénéficie de toutes ces réflexions et expériences, ainsi que de longs mois de développements. Il offre des fonctionnalités et une ergonomie totalement inédites pour l’interrogation de nos instruments de recherche archivistiques.
Vers le web sémantique
D’une part, le mouvement vers les données liées est inexorablement en marche. Les grandes bibliothèques s’y sont résolument engagées, comme la Bibliothèque nationale de France (BNF). C’est aussi le cas, en France, de l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (ABES).
Pour les archives, l’intérêt du web des données est largement aussi vif que dans le cas des bibliothèques (voir, par exemple la présentation d’Anila Angjeli au congrès annuel 2012 de la SAA).
D’autre part, après les bibliothécaires (avec les modèles FRBR, FRAD…) et bien d’autres, les archivistes sont conscients de l’impérieuse nécessité d’un modèle global. Voir, par exemple, les travaux du Conseil international des archives sur la révision des normes de description et l’élaboration d’un modèle conceptuel pour les archives.
En effet, pour diverses raisons historiques (qu’il n’est pas question de remettre en cause), les choses ont été un peu faites à l’envers en commençant par rédiger des normes, par établir des formats standard et par produire des outils informatiques, sans avoir une vision globale des entités concernées par nos descriptions et sans avoir explicité les relations qu’elles entretiennent entre elles.
Pour Anaphore, il ne serait pas raisonnable, aujourd’hui, d’envisager l’avenir et de faire évoluer les logiciels de description sans cette vue globale.
Anaphore s’est beaucoup documentée sur ces questions, a étudié plusieurs modèles ou ontologies (Europeana Date Model, Locah-Liking Lives, Salda, Finnish Conceptual Model for Archival Description, l’ontologie de l’APUG à Rome…) et suit de près les travaux sur l’évolution des formats (schémas EAC, EAD 3, Nomina…) et ceux du Conseil international des archives.
Néanmoins, pour ses besoins internes et afin de faire évoluer ses outils d’une manière cohérente et tournée vers l’avenir, Anaphore a travaillé, en collaboration avec Sparna à l’élaboration d’un modèle conceptuel pour décrire les fonds d’archives. Notons qu’Anaphore a pris le parti de nommer les classes et propriétés en français.
Nous vous donnons rendez-vous sur notre blog où nous développerons les points abordés ci-dessus. À bientôt.
Rétroliens/Pings